Page:Taine - Carnets de voyage, 1897.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vrais comme des têtes d’Albert Dürer, mais plus beaux. Ce sont, dit-on, les portraits des hérétiques du temps. L’un d’eux, colérique et sanguin, ressemble à Luther. Tous sont des types réels, audacieusement copiés, et avec un fini ! Ce réel étonne et choque un peu en sculpture, mais finit par charmer. — Je me rappelle surtout l’air scandalisé, demi-irrité du premier docteur, homme solide et énergique, qui, son livre à la main, redresse la tête sur le premier plan.

Bas-relief représentant le massacre des Innocents. La femme qui cache son enfant dans ses bras est copiée de Raphaël, mais plus massive, presque brutale.

On voit là toute l’aurore de l’art.




Quantité de paysans et de petits bourgeois au Mans, à Noyen, à Sablé, etc… Mon impression est toujours que la France est organisée en faveur de cette classe-là, et c’est un triste produit.