gérée, la vie de collège, la journée passée sur un pupitre, l’ennui, l’attente, l’intrigue, l’étroitesse des vues, le caractère de l’employé.
Et le concours est nécessaire. Quel autre moyen de choisir entre les prétendants ? Ce n’est pas que tout ce qu’on leur demande d’apprendre soit indispensable ou même utile pour leur état, mais c’est un test, un moyen d’ôter l’apparence de l’injustice. Les vraies études, les grandes études désintéressées y périssent. Les postulants bourrent leur mémoire, se mettent dans des pensions préparatoires, se réduisent à l’état de candidats et de bacheliers. À l’agrégation d’histoire, un candidat a fait l’histoire ancienne et moderne de cent cinquante îles de la Méditerranée ; un autre, douze pages sur le Concile de Florence avec citation des calembours latins du temps. Ce candidat-merveille est resté un homme de sixième ordre. Voilà les fruits du concours : des médiocrités et des monstruosités.
On vient d’en établir un nouveau pour les télégraphes. Impossible de choisir sans cela, et il y a déjà tant de mécontents !