comme le reste, dépend des lois primitives, mais n’en dépend qu’à travers un circuit infini de contre-coups, en sorte qu’entre elle et les lois primitives il y a une lacune infinie qu’une série infinie de déductions pourrait seule combler.
Voilà la portion inexplicable des phénomènes, et voilà ce que les métaphysiciens d’outre-Rhin ont tenté d’expliquer. Ils ont voulu déduire de leurs théorèmes élémentaires la forme du système planétaire, les diverses lois de la physique et de la chimie, les principaux types de la vie, la succession des civilisations et des pensées humaines. Ils ont torturé leurs formules universelles pour en tirer des cas tout particuliers ; ils ont pris des suites indirectes et lointaines pour des suites directes et prochaines ; ils ont omis ou supprimé le grand jeu qui s’interpose entre les premières lois et les dernières conséquences ; ils ont écarté de leurs fondements le hasard, comme une assise indigne de la science, et ce vide qu’ils laissaient, mal rem-