de trois propositions comme celui-ci : « Tous les hommes sont mortels ; le prince Albert est un homme ; donc le prince Albert est mortel. » Voilà le modèle de la preuve, et toute preuve complète se ramène à celle-là. Or, selon les logiciens, qu’y a-t-il dans cette preuve ? Une proposition générale concernant tous les hommes qui aboutit à une proposition particulière concernant un certain homme. De la première on passe à la seconde, parce que la seconde est contenue dans la première. Du général on passe au particulier, parce que le particulier est contenu dans le général. La seconde n’est qu’un cas de la première ; sa vérité est enfermée par avance dans celle de la première, et c’est pour cela qu’elle est une vérité. En effet, sitôt que la conclusion n’est plus contenue dans les prémisses, le raisonnement est faux, et toutes les règles compliquées du moyen âge ont été réduites par Port-Royal à cette seule règle, que la conclusion doit être contenue dans les prémisses. Ainsi toute la marche de l’esprit humain, quand
Page:Taine - Le Positivisme anglais, 1864.djvu/56
Apparence