Page:Taine - Le Positivisme anglais, 1864.djvu/82

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nous puissions pénétrer dans la nature. Il n’y a qu’elles, et elles sont partout. Et elles emploient toutes le même artifice. Cet artifice est l’élimination ; et en effet l’induction n’est pas autre chose. Vous avez deux groupes, l’un d’antécédents, l’autre de conséquents, chacun d’eux contenant plus ou moins d’éléments : dix, par exemple. A quel antécédent chaque conséquent est-il joint ? Le premier conséquent est-il joint au premier antécédent, ou bien au troisième, ou bien au sixième ? Toute la diffi-

    et l’autre de ces cas, matériellement impossible. Alors nous employons une voie indirecte pour joindre les deux phénomènes. Nous remarquons que toutes les variations de l’un correspondent à certaines variations de l’autre ; que toutes les oscillations du pendule correspondent aux diverses positions de la terre ; que toutes les circonstances des marées correspondent aux positions de la lune. Nous en concluons que le second fait est l’antécédent du premier. Voilà un exemple de la méthode des variations concomitantes : sa règle fondamentale est que « si un phénomène varie d’une façon quelconque toutes les fois qu’un autre phénomène varie d’une certaine façon, le premier est une cause ou un effet direct ou indirect du second. »