I
Ceci est l’instruction secondaire, son œuvre la plus personnelle, la plus achevée, la plus complète ; au-dessous et au-dessus, les deux autres étages de l’éducation, construits d’une façon plus sommaire, s’ajustent à l’étage moyen, et les trois ensemble font un monument régulier, dont l’architecte a savamment équilibré les proportions, combiné l’aménagement, calculé le service, dessiné la façade et le décor.
« Napoléon, dit un adversaire contemporain[1], ne connaissant le pouvoir que sous la forme du pouvoir le plus absolu, le despotisme militaire, essaya de partager la France en deux catégories, l’une, composée de la masse du peuple, destinée à remplir les vastes cadres de son armée et disposée, par l’abrutissement où il voulait la maintenir, à une obéissance passive, à un fanatique dévouement ; l’autre, plus élevée en raison de sa richesse, devait conduire la première selon les vues du chef qui les dominait également, et, pour cela, être formée elle-même dans des écoles où, en même temps qu’on la dressait à une soumission servile et, pour ainsi dire, mécanique, elle acquérait les connaissances relatives surtout à l’art de la guerre et à une administration toute matérielle ; les liens de la vanité et de l’intérêt
- ↑ Lamennais, Du Progrès de la Révolution, 163.