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LA RÉVOLUTION


continuent et l’achèvent : on a vu par quels décrets, avec quelle hostilité contre la propriété collective et individuelle, soit qu’ils attribuent à l’État les biens de tous les corps quelconques, même laïques, collèges, écoles, sociétés scientifiques ou littéraires, hôpitaux et communes, soit qu’ils dépouillent les particuliers, indirectement, par les assignats et le maximum, directement par l’emprunt forcé, par les taxes révolutionnaires[1], par la saisie de l’or et de l’argent monnayé et de l’argenterie, par la réquisition de toutes les choses utiles à la vie, par la séquestration des biens des détenus, par la confiscation des biens des émigrés, des bannis, des

  1. Recueil de pièces authentiques concernant la Révolution à Strasbourg, I, 174, 178. Exemple des taxes révolutionnaires. — Arrêté des représentants Milhaud, Ruamps, Guyardin, approuvant les contributions suivantes, 20 brumaire an II :
    Sur 3 particuliers de Stützheim 150 000 livres.
    3 d’Offenheim 30 000
    21 de Molsheim 367 000
    17 d’Oberehnheim 402 000
    84 de Rosheim 507 000
    10 de Mutzig 114 000

    Autre arrêté, de Daum et Tisserand, membres de la commission qui, provisoirement, remplace l’administration du district : « Considérant que c’est aussi grâce aux aristocrates des campagnes que la République supporte le fardeau de la guerre », ils approuvent les taxes suivantes :

    Sur les aristocrates de Geispolzheim 400 000 livres.
    d’Oberschœffolsheim 200 000
    de Düttlenheim 150 000
    de Duppigheim 100 000
    d’Achenheim 100 000

    « État des contributions levées dans les communes de la campagne du district de Strasbourg, selon la répartition faite par Stamm, procureur provisoire du district, 3 196 100 livres. »