Page:Taine - Les Origines de la France contemporaine, t. 1, 1909.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



CHAPITRE III

Inconvénients de la vie de salon. — I. Elle est artificielle et sèche. — Retour à la nature et au sentiment. — II. Trait final qui achève la physionomie du siècle, la sensibilité de salon. — Date de son avènement. — Ses symptômes dans l’art et la littérature. — Son ascendant dans la vie privée. — Ses affectations. — Sa sincérité. — Sa délicatesse. — III. Insuffisance du caractère ainsi formé. — Adapté à une situation, il n’est pas préparé pour la situation contraire. — Lacunes dans l’intelligence. — Lacunes dans la volonté. — Ce caractère est désarmé par le savoir-vivre.

I

À la longue, le simple plaisir cesse de plaire, et, si agréable que soit la vie de salon, elle finit par sembler vide. Quelque chose manque, sans qu’on puisse encore dire clairement ce que c’est ; l’âme s’inquiète, et peu à peu, avec l’aide des écrivains et des artistes, elle va démêler la cause de son malaise et l’objet de son secret désir. Artificiel et sec, voilà les deux traits du monde, d’autant plus marqués qu’il est plus parfait, et, dans

    connus dans mon enfance, et sortant du cerveau de marquis de bonne race. » Entre autres spécimens adoucis, on peut lire dans la Correspondance, par Métra, les chansons sur l’Oiseau et sur la Bergère.