il s’acquitte encore du service qu’ils défrayent. À la vérité,
le roi a supprimé quantité de péages, douze cents
en 1724, et on en supprime incessamment ; mais il en
reste beaucoup au profit du seigneur, sur des ponts, sur
des chemins, sur des bacs, sur les bateaux qui montent
ou descendent, à charge pour lui d’entretenir le pont, le
chemin, le bac, la route de halage, plusieurs fort lucratifs,
tel rapportant quatre-vingt-dix mille livres[1]. Pareillement,
à condition d’entretenir la halle et de fournir
gratis les poids et mesures, il prélève un droit sur
les denrées et les marchandises apportées à sa foire ou
à son marché : à Angoulême le quarante-huitième des
grains vendus ; à Combourg, près de Saint-Malo, tant par
tête de bétail ; ailleurs, tant sur les vins, les comestibles
et le poisson[2]. Ayant jadis bâti le four, le pressoir, le
moulin, la boucherie, il oblige les habitants à s’en servir
ou à s’y fournir, et il démolit les constructions qui
lui feraient concurrence[3]. Visiblement, ce sont là encore
- ↑ Archives nationales, G, 300 (1787). « M. de Boullongne, seigneur de Montereau (y) a un droit de péage qui consiste en 2 deniers par bœuf, vache, veau ou porc ; 1 par mouton ; 2 par bête chargée ; 1 sou 8 deniers par voiture à 4 roues ; 5 deniers pour celles à 2 roues, et 10 deniers par voiture attelée de 3, 4, 5 chevaux ; en outre, un droit de 10 deniers par coche, bateau ou bachot qui remonte la rivière ; le même droit par couple de chevaux qui remontent les bateaux ; 1 denier par futaille vide qui remonte. » Droits analogues à Varennes au profit de M. le duc du Châtelet, seigneur de Varennes.
- ↑ Archives nationales, K, 1455, no 1448 : Lettre du 12 juin 1789 de M. de Meulan ; ce droit sur les grains appartenait alors au comte d’Artois. — Chateaubriand, Mémoires, I, 75.
- ↑ Renauldon, ib., 249, 258. « Il n’y a guère de villes seigneuriales qui n’aient des boucheries banales. Le boucher doit obtenir la permission expresse du seigneur. » — Sur la mou-