fructueux en ces temps de misère, il devient possesseur
des biens abandonnés qu’on a cessé de cultiver depuis
dix ans. — D’autres avantages attestent plus clairement
encore que jadis il eut le gouvernement du canton. Tels
sont, en Auvergne, en Flandre, en Hainaut, dans l’Artois,
dans la Picardie, l’Alsace et la Lorraine, les droits de
poursoin ou de sauvement qu’on lui paye pour sa protection
générale ; ceux de guet et de garde qu’il réclame
pour sa protection militaire ; l’afforage qu’il exige de
ceux qui vendent de la bière, du vin et autres boissons
en gros ou en détail ; le fouage, en argent ou en grains,
que, dans plusieurs coutumes, il perçoit sur chaque feu,
maison ou famille ; le pulvérage, fort commun en Dauphiné
et en Provence, sur les troupeaux de moutons qui
passent ; les lods et ventes, droit presque universel, qui
est le prélèvement d’un sixième, parfois d’un cinquième
ou même d’un quart sur le prix de toute terre vendue
et de tout bail qui excède neuf ans ; le droit de rachat
ou relief, équivalent à une année de revenu et qu’il reçoit
des héritiers collatéraux, parfois des héritiers directs ;
enfin un droit plus rare, mais le plus lourd de
tous, celui d’acapte ou de plait-à-merci, qui est un cens
double ou une année des fruits, payable aussi bien au
décès du seigneur qu’à celui du censitaire. Ce sont là de
véritables impôts, fonciers, mobiliers, personnels, de
patente, de circulation, de mutation, de succession, établis
jadis à condition d’un service public dont aujourd’hui
il n’est plus chargé.
D’autres redevances sont aussi d’anciens impôts,