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LE RÉGIME MODERNE


viennent au-devant des enfants, et, de toutes parts, l’enseignement recommence[1].

Maintenant on peut songer à le doter, et l’État y invite tout le monde, communes et particuliers ; c’est sur leur libéralité qu’il compte pour remplacer les anciennes fondations ; il sollicite des dons et legs en faveur des nouveaux établissements, et il promet « d’entourer ces dotations du respect le plus inaltérable[2] ». Cependant, et par précaution, il assigne à chacun sa charge éventuelle[3] : si la commune établit chez elle une école primaire, elle doit à l’instituteur un logement, et les parents lui doivent une rétribution ; si la commune établit chez elle un collège ou reçoit chez elle un lycée, elle paye l’entretien annuel des bâtiments scolaires[4], et les élèves, externes ou internes, payent une

  1. Recueil des lois et règlements sur l’enseignement supérieur, par A. de Beauchamp, I, 65 (Rapport de Fourcroy, 28 avril 1802) : « Depuis la suppression des collèges et universités, des écoles anciennes ont pris une nouvelle extension, et il s’est formé un assez grand nombre d’établissements particuliers pour l’éducation littéraire de la jeunesse. »
  2. Ib., 65 et 71 (Rapport de Fourcroy) : « Pour ce qui est des écoles primaires, il faudra échauffer le zèle des municipalités, intéresser la gloire des fonctionnaires,… faire revivre la bienfaisance, si naturelle au cœur des Français, et qui renaîtra si promptement lorsqu’on connaîtra le respect religieux que le gouvernement veut porter aux fondations locales. »
  3. Ib., 81. (Décret du 1er mai 1802, titres II et IX. — Décret du 17 septembre 1808, article 23.)
  4. Histoire du collège des Bons-Enfants de l’Université de Reims, par l’abbé Cauly, 649. — Le lycée de Reims, décrété le 6 mai 1802, ne s’ouvrit que le 24 septembre 1803. La ville avait dû fournir un mobilier pour 150 élèves. Elle dépensa près de 200 000 francs pour mettre les bâtiments en état… Cette somme fut fournie, d’une part, au moyen d’une souscription volontaire qui