pension. De cette façon, les grosses dépenses sont déjà couvertes, et l’État, entrepreneur général du service, n’a plus à fournir qu’une quote-part très mince ; aussi bien, cette quote-part, médiocre en principe, se trouve presque nulle en fait : car sa principale largesse consiste en 6400 bourses qu’il fonde et prend à sa charge ; mais il n’en confère environ que 3000[1], et il les confère presque toutes aux enfants de ses employés militaires ou civils, en sorte que la bourse du fils devient un supplément de solde ou de traitement pour le père ; ainsi, les 2 millions que l’État semble, de ce chef, allouer aux lycées sont en fait des gratifications qu’il distribue à ses fonctionnaires et à ses officiers : il reprend d’une main ce qu’il donne de l’autre. — Cela posé, il institue l’Université, et ce n’est pas à ses dépens qu’il l’entretient ; c’est aux dépens d’autrui, aux dépens des particuliers et des parents, aux dépens des communes, surtout aux dépens des écoles rivales, des pensionnats
- ↑ Loi du 1er mai 1802, articles 32, 33 et 34. — Guizot, Essai sur l’instruction publique, I, 59 : « Bonaparte nourrissait et élevait dans les lycées, à ses frais et à son profit, environ 3000 enfants,… communément choisis parmi les fils de militaires ou dans les familles pauvres. » — Fabry, Mémoires pour servir à l’histoire de l’instruction publique, III, 802 : « Enfants de militaires dont les femmes vivaient à Paris, fils d’hommes en place que le luxe empêchait d’élever leurs familles : telles étaient les bourses de Paris. » — En province, « des employés des droits réunis, des contributions, des postes, et autres fonctionnaires nomades : tels étaient ceux qui, presque exclusivement, sollicitaient les bourses communales ». — Lunet, Histoire du collège de Rodez, 219, 224. Sur 150 bourses, 87, en moyenne, sont occupées.
produisit 45 000 francs, et, d’autre part, par des centimes additionnels.