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L’ÉGLISE


ou enseignantes[1], et les Frères des Écoles chrétiennes[2], au premier rang les Lazaristes et les pères des Missions étrangères[3]. « Ces religieux, dit-il[4], me seront très utiles en Asie, en Afrique et en Amérique ; je les enverrai prendre des renseignements sur l’état du pays. Leur robe les protège et sert à couvrir des desseins politiques et commerciaux… Je leur ferai un premier fonds de 15 000 francs de rente… Ils coûtent peu, sont respectés des barbares, et, n’étant revêtus d’aucun caractère officiel, ils ne peuvent compromettre le gouvernement. » D’ailleurs, « le zèle religieux leur fait entreprendre des travaux et braver des périls qui sont au-dessus des forces d’un agent civil ». — Bien entendu, puisqu’ils sont des « agents secrets de diplomatie », le gouvernement doit les tenir et les diriger. En conséquence, « leur supérieur ne résidera plus à Rome, mais à Paris ». Même précaution à l’endroit des autres congrégations qui, dans l’enseignement ou la charité, deviennent les auxi-

  1. État des congrégations, communautés et associations religieuses dressé en exécution de l’article 12 de la loi du 12 décembre 1876 (Imprimerie nationale, 1878) : 1° Congrégations de femmes à supérieure générale, autorisées depuis le 28 prairial an XI jusqu’au 13 janvier 1813, hospitalières et enseignantes ; total : 42. 2° Communautés de femmes sans supérieure générale, autorisées depuis le 9 avril 1806 jusqu’au 28 septembre 1813, hospitalières et enseignantes ; total : 205.
  2. Ib., Frères des Écoles chrétiennes, dits de Saint-Yon, autorisés le 17 mars 1808.
  3. Ib., Congrégation de la mission de Saint-Lazare, autorisée le 17 prairial an XII. — Congrégation du séminaire des Missions étrangères, autorisée le 2 germinal an XIII.
  4. Pelet de la Lozère, 208 (22 mai 1804).


  le régime moderne, III.
T. XI. — 3