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L’ANCIEN RÉGIME


« exploite lui-même et qui sont évalués à 10 livres de revenu par arpent ; on le suppose aussi propriétaire de la maison qu’il habite et dont le prix de location est évalué à 40 livres[1] ». Ce taillable paye pour sa taille réelle, personnelle et industrielle 36 livres 14 sous, pour les accessoires de la taille 17 livres 17 sous, pour sa capitation 21 livres 8 sous, pour ses vingtièmes 24 livres 4 sous : en tout 99 livres 5 sous ; à quoi il faut ajouter environ 5 livres pour le remplacement de la corvée : en tout 104 livres pour un bien qu’il louerait 240 livres, plus des cinq douzièmes de son revenu. — C’est bien pis si l’on fait le compte pour les généralités pauvres. Dans la Haute-Guyenne[2], « tous les fonds de terre sont taxés, pour la taille, les accessoires et les vingtièmes, à plus du quart du revenu, déduction faite seulement des frais de culture, et les maisons au tiers du revenu, déduction faite seulement des frais de réparation et d’entretien ; à quoi il faut ajouter la capitation, qui prend environ un dixième du revenu, la dîme qui en prend un septième, les rentes seigneuriales, qui en prennent un autre septième, l’impôt en remplacement de la corvée, les frais de recouvrement forcé, saisies, séquestres et contraintes, les charges locales ordinaires et extraordinaires. Cela défalqué, on reconnaît que, dans les communautés moyenne-

  1. Procès-verbaux de l’assemblée provinciale de l’Île-de-France (1786), 131.
  2. Procès-verbaux de l’assemblée provinciale de la Haute-Guyenne (1784), tome II, 17, 40, 47.