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LA SECONDE ÉTAPE DE LA CONQUÊTE


« tout gagner par la persuasion ; c’est comme si l’on disait que c’est par des arguments d’éloquence, par de brillants discours, par des plans de Constitution, qu’on gagne des batailles. Bientôt, suivant eux…, il suffira de porter au combat, au lieu de canons, une édition complète de Machiavel, de Rousseau, de Montesquieu, et ils ne font pas attention que ces hommes-là, comme leurs ouvrages, n’ont été et ne sont encore que des sots à côté d’un coupe-tête muni d’un bon sabre. » — En effet, le terrain parlementaire s’est dérobé ; on est à l’état de nature, c’est-à-dire de guerre, et il ne s’agit pas de discuter, mais d’avoir la force. Avoir raison, convaincre la Convention, obtenir la majorité, faire rendre des décrets, tout cela serait de mise en temps ordinaire, sous un gouvernement pourvu d’une force armée et d’une administration régulière, lorsque, du haut de l’autorité publique, les décrets de la majorité descendent, à travers des fonctionnaires soumis, jusqu’à la population sympathique ou obéissante. Mais, en temps d’anarchie, surtout dans l’antre de la Commune, dans Paris tel que l’a fait le 10 août et tel que l’a fait le 2 septembre, rien de tout cela ne sert.

V

Et d’abord, dans ce grand Paris, ils sont isolés ; en cas de danger, ils ne peuvent compter sur aucun groupe

    vouloir la mort de Capet. » — « Applaudi. » (J’ai été obligé de redresser le dernier membre de phrase qui, mal rédigé, restait obscur.)