tenait[1]. — Non que les châteaux voisins soient à redouter : la plupart sont vides ; ni dans Saint-Affrique ni aux environs, les hommes de l’ancien régime ne font un parti ; depuis plusieurs mois, les prêtres orthodoxes et les nobles ont dû fuir, et maintenant les gens aisés se sauvent. Mais la population est catholique ; beaucoup de boutiquiers, d’artisans et de fermiers sont mécontents, il s’agit de mettre au pas tous ces traînards, — En premier lieu, ordre aux femmes de toute condition, ouvrières et servantes, d’assister à la messe du curé assermenté ; sinon elles feront connaissance avec la trique. — En second lieu, désarmement de tous les suspects : on entre chez eux la nuit, de force, à l’improviste, et, outre leur fusil, on emporte leurs provisions et leur argent. Tel épicier, qui s’obstine à demeurer tiède, est visité une seconde fois : sept ou huit hommes, un soir, enfoncent sa porte avec une poutre ; lui, réfugié sur son toit, n’ose descendre que le lendemain au petit jour, et trouve tout volé ou brisé dans son magasin[2].
En troisième lieu, « punition des malveillants » : à neuf heures du soir, une escouade heurte à la porte d’un cordonnier mal noté ; son apprenti ouvre ; six tape-dur entrent, et l’un d’eux, montrant un papier, dit au pauvre homme effaré ; « Je suis ici de la part du pouvoir exécutif, par lequel vous êtes condamné à recevoir une bastonnade. — Pourquoi ? — Si vous n’avez pas fait