« vendus » ; nous divisons ces biens en petits lots ; nous les distribuons, « sous forme de ventes nationales », aux indigents valides ; nous donnons, « à titre d’arrentement », un arpent à tout chef de famille qui a moins d’un arpent en propre ; « nous rattachons ainsi tous les citoyens à la propriété et à la patrie ; nous restituons à la terre des bras oisifs et robustes et les familles perdues ou amollies dans les ateliers et dans les villes ». — Pour les cultivateurs ou artisans vieux ou infirmes, pour les mères, femmes et veuves indigentes d’artisans ou cultivateurs, nous ouvrons dans chaque département un « grand-livre de la Bienfaisance nationale » ; nous y inscrivons, par chaque millier d’habitants, quatre cultivateurs, deux artisans, cinq femmes, mères ou veuves ; chacun des inscrits sera pensionné par l’État, comme un soldat mutilé ; les invalides du travail sont aussi respectables que ceux de la guerre. — Par delà ces privilégiés de la pauvreté, c’est toute la classe pauvre que nous assistons et que nous relevons, non seulement les 1 300 000 indigents que l’on compte en France[1], mais encore tous ceux qui, n’ayant presque pas d’avance, vivent, au jour le jour, du travail de leurs mains. Nous avons décrété[2] que le trésor public, au moyen d’un impôt sur les grandes fortunes, « fournirait à chaque commune ou section les fonds nécessaires pour proportionner le prix du pain au taux des salaires ». Nos représentants en province
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