tale. De Toulouse, tous les parlementaires de la ville partent sur des charrettes, pour être jugés et décapités à Paris. À Aix, écrit un agent[1], « la guillotine va jouer sur des avocats, des ci-devant ; quelques centaines de têtes coupées légalement feront le plus grand bien ». — Et, comme pour des crimes nouveaux il faut des termes nouveaux, à « l’incivisme », au « modérantisme », on ajoute « le négociantisme », délit aisé à constater et très répandu. « Les riches et les négociants, écrit un observateur[2], sont ici (à Lille) ce qu’ils sont ailleurs, ennemis-nés de l’égalité et amateurs du hideux fédéralisme » ; « c’est la seule aristocratie qui reste à écraser », Plus précisément encore, Barère, à la tribune, déclare que « le commerce est usuraire, monarchique et contre-révolutionnaire[3] ». Considéré en lui-même, on peut le définir un appel aux mauvais instincts ; il apparaît comme une institution corruptrice, incivique, antifraternelle, et plusieurs bons Jacobins proposent[4] soit de l’interdire aux particuliers, pour
- ↑ Archives des affaires étrangères, tome 329 (Lettre de Brutus, octobre 1793).
- ↑ Ib., tome 329 (Lettre de Charles Duvivier, Lille, 15 vendémiaire an II).
- ↑ Discours de Barère, 17 ventôse an II.
- ↑ Archives des affaires étrangères, tome 331 (Lettre de Darbault, agent politique, Tarbes, 11 frimaire an II). Projet pour supprimer les commerçants intermédiaires, courtiers et banquiers : « La profession de banquier est abolie. Il est défendu à tous porteurs d’effets publics de les vendre, avant un an et un jour après celui de la date de leur achat. Nul ne pourra être à la fois marchand en gros et marchand en détail, » etc. — Ces sortes de projets sont nombreux ; quant au plan plus ou moins arrêté d’une république purement agricole et militaire, on peut le lire dans