par une charge, conçoit une manœuvre compliquée, la sonde, l’écrit au crayon sous les balles et l’envoie à ses colonels. En d’autres termes, c’est un homme chez qui l’idée froide et abstraite du plus grand bien est plus forte que les autres idées et que les sensations elles-mêmes. Le plus grand bien étant conçu, toutes les répugnances, toutes les paresses, toutes les craintes, toutes les séductions, toutes les agitations se trouvent faibles. La tendance excitée par l’idée du plus grand bien l’emporte continuellement sur les autres, et détermine toutes les actions. Voilà des faits ; car les tendances et les idées sont des faits ou événements observables. Le lecteur voit que le pouvoir personnel n’est que la force prédominante d’une idée ; que bien loin d’être une chose distincte et une personne réelle, il n’est que la qualité périssable d’une idée périssable ; que si M. Jouffroy met en lui l’âme, le moi, la substance, c’est par abus du style littéraire ; que toutes les métaphores par lesquelles on l’exprime désignent simplement la prépondérance habituelle de la tendance qui le constitue. Quand les notations sont si inexactes, tout est à refaire, La science est comme si elle n’était pas[1].
- ↑ L’histoire de la volonté est l’histoire de l’idée abstraite du plus grand bien. Pour la faire d’une manière utile, il faudrait chercher les causes qui fortifient cette idée, par exemple l’or-