Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/269

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ques et légères qui viennent s’attacher au bout du bâton. Mais continuez ; cela deviendra plus clair.

— Nous apercevons directement et distinctement en nous la cause productive, chose distincte qui est nous. Mais nous savons qu’il en est partout de même, et que l’univers est composé de forces ou causes individuelles dont les phénomènes visibles sont les effets. « Les causes ne sont pas matérielles. Leurs actes sont nécessairement immatériels. » — La matière et ses qualités ne « sont que des truchements qui leur servent à faire mutuellement connaissance. Les forces prennent la matière, la conforment et s’annoncent en se peignant à la surface par leurs effets, se signifient et s’interprètent par les qualités qu’elles imposent à la matière. » Par exemple, la circulation du sang est produite par une cause. « Mais est-elle l’acte même de cette cause ? Ëvidemment non. Elle n’est que le résultat matériel de cet acte, lequel nous échappe, parce qu’il s’accomplit dans le sein de la cause qui le produit. » — « La véritable cause qui meut le cœur, l’estomac, les organes, est extérieure et supérieure à ces organes[1]. » Il y a donc un monde spirituel distinct du monde matériel, et dont nous apercevons un individu dans la cause qui est nous--

  1. Esthétique, p. 132, 145. — Nouveaux mélanges, p. 233, 234, 239, 240, 255 256, 257, 260, 262, 266, 269, 273.