Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/344

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que 27 c’est 26 + 1 ? que 26 c’est 25 + 1, et ainsi de suite ; je fais ainsi l’analyse de 27. Pareillement, quand je prononce le mot force, digestion, volonté, ou tout autre, je dois pouvoir indiquer en quels mots il se résout, et à quels faits ces mots correspondent ; alors seulement je l’ai analysé.

Dans cette traduction je vois deux pas. Le premier est la traduction exacte : c’est celle que la doctrine de Condillac explique ; le second est la traduction complète ; c’est celle que donnent les progrès de l’observation. Excusez ces formules ; j’arrive aux exemples précis, et je vais essayer devant vous des analyses du premier genre.

Vous savez que les physiologistes, après avoir décrit, compté, classé les fonctions et les organes, concluent ordinairement en admettant une force vitale. Selon eux, il y a une force qui réside dans le germe, le développe, l’organise, maintient l’ordre des parties, rend l’estomac capable de digérer, le cœur de se contracter, le foie de sécréter la bile, le poumon d’amener le sang au contact de l’air, les nerfs de remuer les muscles, les muscles de se bander en tirant les tendons et les os. Ils l’appellent vitale, parce qu’elle entretient les opérations qui composent la vie.

Les uns se la figurent comme un fluide invisible et impalpable répandu dans tout le corps ; les autres, comme un être immatériel et inétendu, ap-