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CHAPITRE XIV.


DE LA METHODE.
(Suite.)


M. Paul a cinquante ans environ ; il est un peu courbé, maladif et maigre ; ses traits sont amincis, et tirés par l’habitude de la réflexion, et ses beaux yeux noirs, pleins de pénétration et d’ardeur, semblent ordinairement voir autre chose que ce qu’il regarde. Il marche la tête baissée, avec une certaine hésitation ; ses jambes ont reçu l’ordre d’aller, et sont un peu embarrassées d’aller seules. Sa redingote n’est pas très-bien boutonnée, son pantalon flageole beaucoup autour de ses jambes, et il n’est pas probable qu’il sache jamais faire un nœud de cravate. Son esprit est ailleurs. On s’en aperçoit à l’expression du visage, éclairé parfois