Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/376

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une multitude d’organes et d’opérations qui, par leurs rapports et leur nature, concourent à la décomposition finale. Donc de la décomposition on peut déduire la nature et les rapports d’une série de faits.

Deuxième vérification : si le dépérissement est une cause, lorsque d’espèce à espèce une de ses conditions change, les opérations doivent changer précisément de manière à ce qu’il puisse encore s’accomplir. Or, l’expérience déclare qu’il en est ainsi. Fixez à des animaux différents séjours, aussitôt vous voyez que l’organe respiratoire se modifie précisément de manière à introduire l’oxygène destructeur. Le mammifère jeté dans l’air respire par des poumons que l’air vient baigner ; les branchies du poisson montent dans sa tête, vont toucher l’oxygène dans l’eau qui le contient, et se munissent d’ouïes pour rejeter cette eau inutile ; le poulet renfermé dans l’œuf respire, par les vaisseaux de l’allantoïde, l’air qui traverse la coquille poreuse ; le fœtus du mammifère reçoit l’air par la communication des vaisseaux de sa mère et des siens. Donc, quand les milieux changent, la nécessité du dépérissement détermine des changements dans les organes et dans les opérations. Donc de la décomposition on peut déduire d’espèce à espèce les changements d’une série de faits.

Troisième vérification ; si ce dépérissement est