Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/380

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d’appendice. Le serpent marche à l’aide de ses côtes et de ses vertèbres, le mammifère au moyen d’une patte ou d’un membre à colonne, le ver par le jeu de ses téguments, l’insecte avec des pattes d’une nature distincte. Le sang circule par des vaisseaux chez les vertébrés, par des lacunes chez les insectes, ici par un cœur simple, double ou triple, muni ou privé de valvules, là par les parois contractiles des vaisseaux. La respiration se fait par des poumons pour les mammifères, par la peau pour les grenouilles, par des trachées pour les insectes, par des branchies de toutes formes et de toutes positions pour les mollusques et les poissons. Donc la fonction ne détermine pas la variation du type, puisque le type varie indépendamment de la fonction.

En dernier lieu, faites varier la fonction, le type persiste. Le même membre est une aile chez la chauve-souris, une main chez l’homme, une patte chez le chat, une jambe chez le cheval, une nageoire dans le phoque et dans le poisson. Doigts, carpe, métacarpe, cubitus, radius, humérus, os de l’épaule, toutes ces parties se retrouvent chez tous ces animaux, à la même place et avec différents usages, employées tantôt à saisir, tantôt à soutenir, tantôt à voler, tantôt à nager. Les os de l’épaule et l’hyoïde, qui soutiennent les membres antérieurs de l’homme et son larynx, sont remontés dans la