Page:Taine - Les Philosophes classiques du XIXe siècle en France, 1868.djvu/383

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le premier plateau, tomber sur les assises par des flots chaque fois plus nombreux, et descendre d’étage en étage, jusqu’à ce qu’enfin ses eaux s’amassent dans le dernier bassin, où nos doigts les touchent. Et dans cette échelle de recherches, tous les pas sont marqués. Un groupe formé, nous en dégageons par abstraction quelque fait général. Nous admettons par hypothèse qu’il est la cause des autres. Connaissant les propriétés des causes, nous vérifions s’il les a ; s’il ne les a pas, nous essayons l’hypothèse et la vérification sur ses voisins, jusqu’à ce que nous trouvions la cause. Réunissant un groupe de causes ou faits générateurs, nous cherchons par le même procédé lequel engendre les autres. C’est ainsi que nous avons opéré tout à l’heure. Nous avons dégagé par abstraction deux faits très-généraux : le dépérissement et la réparation ; nous avons admis par hypothèse qu’ils étaient la cause, l’une des opérations nutritives, l’autre des opérations dissolvantes. Nous avons vérifié ces deux hypothèses. Réunissant ces deux causes et un autre fait générateur, le type, nous avons détaché, par le même procédé, une propriété de type de laquelle toutes deux se déduisent. Abstraction, hypothèse, vérification, tels sont les trois pas de la méthode. Il n’en faut pas davantage, et il les faut tous.

Or, toutes les fois que vous rencontrez un groupe naturel de faits, vous pouvez mettre cette mé-