et lui jeter mon mouchoir à la tête. » En disant cela, il prend son mouchoir et fait semblant de le vouloir jeter : toutes les femmes baissèrent la tête. « Ah ! dit-il, je croyois qu’il n’y en eût qu’une, et en voilà plus de cent. »
Cela me fait souvenir d’un conte qu’on fait d’un prédicateur du temps de François 1er. « La Madelaine, disoit-il, n’étoit pas une petite garce, comme celles qui se pourroient donner à vous et à moi ; c’était une grande garce comme madame d’Étampes. » Cette madame d’Étampes lui fit défendre la chaire. Quelques années après, ayant été rétabli, le jour de la Madelaine, il dit : « Messieurs, une fois pour avoir fait des comparaisons je m’en suis mal trouvé. Vous vous imaginerez la Madelaine telle qu’il vous plaira. Passons la première partie de sa vie, et venons à la seconde. »
Le père André comparoit une fois les femmes à un pommier qui étoit sur un grand chemin. « Les passans ont envie de ses pommes ; les uns en cueillent, les autres en abattent : il y en a même qui montent dessus, et vous les secouent comme tous les diables. »
Il disoit aux dames : « Vous vous plaignez de jeûner ; cela vous maigrit, dites-vous. Tenez, tenez, dit-il, en montrant un gros bras, je jeûne tous les jours, et voilà le plus petit de mes membres. »
Il faisoit parler ainsi une fois les soldats d’Holopherne, après qu’ils eurent vu Judith : « Camarade, qui est-ce qui, en voyant de si belles femmes, tam, decoras mulieres, n’ait envie d’enfoncer la barricade ? »
Je lui ai ouï prêcher sur la Transfiguration. « Cela se fit, dit-il, sur une montagne. Je ne sais ce que ces montagnes ont fait à Dieu : mais quand il parle à Moïse, c’est sur une montagne ; il ne montra pourtant que son derrière, et parla à lui comme une demoiselle masquée. Quand il donne sa loi, c’est encore sur une montagne ; le sacrifice d’Abraham, aussi sur une montagne ; le sacrifice de