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Page:Tallemant des Réaux - Historiettes, Mercure de France, 1906.djvu/234

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Mais il fait cocu son beau-père

Et lui dépense tout son bien.

Tout en disant ses patenôtres,

Il fait ce que lui font les autres.


M. de Montmorency chanta ce couplet à M. de Chevreuse dans la cour du logis du Roi ; je pense que c’étoit à Saint- Germain. M. de Chevreuse dit : « Ah ! c’est trop, » et mit l’épée à la main ; l’autre en fit autant. Les gardes ne voulurent pas les traiter comme ils pouvoient, à cause de leur qualité, et on les accommoda. M. d’Orléans l’a aimée, et M. le Comte aussi. Il en contoit auparavant à madame la princesse de Guémené, belle-fille de M. de Montbazon, et la rivale de la duchesse. Elle l’obligea, à ce qu’on m’a dit, de faire une trahison à madame de Guémené ; ce fut de faire semblant de remettre ses chausses comme il entroit du monde. Il le fit, et après en demanda pardon à la belle. J’ai dit ailleurs pourquoi M. le Comte quitta madame de Montbazon. Bassompierre l’entreprit ; mais il n’en put rien avoir, je ne sais pourquoi. Hocquincourt, fils du grand prévôt, aujourd’hui maréchal de France, est un de ceux dont on a le plus parlé.

Ce M. d’Hocquincourt, ayant gagné une femme de chambre, se mit un soir sous le lit de la belle. Par malheur, le bon homme se trouva en belle humeur, et vint coucher avec sa femme ; il avoit de petits épagneuls qui, incontinent, sentirent le galant, et firent tant qu’il fut contraint d’en sortir. Pour un sot il ne s’en sauva pas trop mal : « Ma foi, dit-il, monseigneur, je m’étois caché pour savoir si vous êtes aussi bon compagnon qu’on dit. » Quand il se mit à la cajole, il lui déclara, en homme de son pays,