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Page:Tallemant des Réaux - Historiettes, Mercure de France, 1906.djvu/235

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qu’il ne savoit ce que c’étoit que de faire l’amant transi, qu’il falloit conclure, ou qu’il chercheroit fortune ailleurs. C’est comme il faut avec une femme qui a toujours pris de l’argent ou des nippes. Rouville, après lui y laissa bien des plumes, et on a dit que Bonnelle Bullion, c’est-à-dire le dernier des hommes, y avoit été reçu pour son argent. En un vaudeville, il y avoit :

Cinq cents écus bourgeois font lever ta chemise.

Quand le duc de Weimar vint ici la première fois, en causant avec la Reine de la manière dont il en usoit pour le butin, il dit qu’il le laissoit tout aux soldats et aux officiers. « Mais, lui dit la Reine, si vous preniez quelque belle dame, comme madame de Montbazon, par exemple ? —Ho ! Ho ! Madame, répondit-il malicieusement, en prononçant le B à l’allemande, ce seroit un un pon putin pour le général. »

On n’osoit conclure qu’elle se fardoit ; mais un jour, à l’Hôtel-de-Ville, qu’il faisoit un chaud de diable, la Reine aperçut que quelque chose lui découloit sur le visage. On dit pourtant qu’elle ne mettoit du blanc qu’aux jours de combat, aux grandes fêtes, et qu’elle l’ôtoit dès qu’elle étoit de retour. Ses amours et ses intrigues avec M. de Beaufort et sa mort se trouveront dans les Mémoires de la Régence. J’ajouterai que, quand elle se sentoit grosse, après qu’elle eut eu assez d’enfants, elle couroit au grand trop en carrosse par tout Paris, et disoit : « Je viens de rompre le cou à un enfant. »


LA MARQUISE DE SY

M. de Sy étoit de la maison de Bourlemont de Lorraine mais il demeuroit en Champagne. Sa femme étoit une des