du Cours s’il la reconnoissoit pour sa femme, et, s’il disoit que non, de lui tirer un coup de pistolet, et de se tuer elle-même après. Mademoiselle de Rambouillet, aujourd’hui madame de Montausier, qui étoit alors à Rouen pour un procès, quêta pour elle. Le crédit de madame de Guise fit qu’on lui ordonna de se retirer, et elle ne vint point à Paris.
M. de Guise fit d’abord entendre à mademoiselle de Pons que son mariage avec madame de Bossut étoit nul, et qu’il le feroit casser si elle vouloit l’aimer. L’ambition d’être duchesse et princesse fit goûter la proposition à la demoiselle, et insensiblement elle s’y engagea si bien que M. de Guise n’étoit que douze heures du jour avec elle ; car en ce temps-là, comme bien depuis encore, la Reine laissoit faire à ses filles tout ce qu’il leur plaisoit, et on les cajoloit tous les jours à ses yeux. Pour leur chambre, leur gouvernante, la pauvre madame du Puys, n’y avoit pas grand pouvoir ; elles lui faisoient même des malices épouvantables ; car, non contentes de lui avoir coupé des brins de vergette dans son lit, pour l’empêcher de dormir, à Fontainebleau, un été qu’il fit un chaud étrange (1646) elles lui mirent des réchauds de feu sous son lit. Elle crut que c’étoit l’air étouffé de Fontainebleau qui lui causoit cette incommodité ; elle se leva pour respirer à la fenêtre, pensant que son lit, découvert, se rafraîchiroit, et elle le trouva encore plus chaud ; elle fut longtemps avant que de deviner ce que c’étoit.
On voyoit durant cette amour M. de Guise expliquer devant tout le monde à sa maîtresse un rescrit du pape qu’il avoit obtenu, et elle lui faire des difficultés. Un jour M. d’Orléans la rencontra seule, et lui dit plaisamment : « Mademoiselle, si vous n’y prenez garde, mon frère de Guise vous épousera : au moins, je vous en donne avis. »
Toutes les fois que la Reine sortoit, on le voyoit suivre le carrosse des filles, et ses folies amoureuses étoient si publiques