un papier où il y avoit : « Dans la cave d’une telle maison, six pieds sous terre, de tel endroit (qui étoit bien désigné) il y a tant en or en des pots, etc. » La somme étoit très-grande pour le temps (il y a bien 150 ans). Cette veuve, voyant que le lieutenant-général de la ville étoit veuf et sans enfants, lui dit la chose, sans lui désigner la maison, et offrit, s’il vouloit l’épouser, de lui dire le secret. Il y consent ; on découvre le trésor ; il lui tient parole et l’épouse. Il s’appeloit Babou. Il acheta La Bourdaisière. C’est, je pense, le grand-père de la mère du maréchal d’Estrées.
Henri IV a eu une quantité étrange de maîtresses ; il n’étoit pourtant pas grand abatteur de bois ; aussi étoit-il toujours cocu. On disoit en riant que son second avoit été tué. Madame de Verneuil l’appela un jour Capitaine de bon vouloir ; et une autre fois, car elle le grondoit cruellement, elle lui dit que bien lui prenoit d’être roi, que sans cela on ne le pourroit souffrir et qu’il puoit comme charogne. Elle disoit vrai, il avoit les pieds et le gousset fins, et quand la feue Reine-mère coucha avec lui pour la première fois, quelque bien garnie qu’elle fût d’essences de son pays, elle ne laissa pas que d’en être terriblement parfumée. Le feu Roi (Louis XIII) pensant faire le bon compagnon, disoit : « Je tiens de mon père, moi, je sens le gousset. »
Quand on lui produisit la Fanuche, qu’on lui faisoit passer pour pucelle, il trouva le chemin assez frayé, et il se mit à siffler : « Que veut dire cela ? lui dit-elle. — C’est, répondit-il, que j’appelle ceux qui ont passé par ici.. »
Je pense que personne n’a approuvé la conduite d’Henri IV avec la feue Reine-mère, sa femme, sur le fait de ses maîtresses ; car que madame de Verneuil fût logée si près du Louvre, et qu’il souffrit que la cour se partageât en quelque sorte pour elle, en vérité il n’y avoit en cela ni politique ni bienséance. Cette madame de Verneuil étoit fille de ce M. d’Entragues qui épousa Marie Touchet, fille d’un boulanger