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LE CONNÉTABLE DE LUYNES[1],
M. ET MADAME DE CHEVREUSE ET M. DE LUYNES.


M. le connétable de Luynes étoit d’une naissance fort médiocre. Voici ce qu’on disoit de son temps[2]. En une petite ville du Comtat d’Avignon, il y avoit un chanoine nommé Aubert[3]. Ce chanoine eut un bâtard qui porta les armes durant les troubles. On l’appeloit

  1. Charles d’Albert, duc de Luynes, né le 5 août 1578, mort le 14 décembre 1621.
  2. On lit des détails analogues à ceux que donne Tallemant, dans les Mémoires du cardinal de Richelieu, sous l’année 1614. (V. ces Mémoires, t. 10, pag. 354 et tom. 21 bis, pag. 212, de la 2e série de la Collection des Mémoires relatifs à l’histoire de France.) Cette partie de Mémoires, sous le titre de l’Histoire de la mère et du fils, a été publiée à Amsterdam, comme l’ouvrage de Mézerai. M. Monmerqué possède un manuscrit de ce dernier ouvrage en 2 vol. in-4o, qui porte de nombreuses corrections de la main du cardinal. Il est intitulé : l’Histoire de la mère et du fils, c’est-à-dire de Marie de Médicis, femme du grand Henri et mère de Louis XIII. La maison de Luynes a la prétention de descendre d’une famille Alberti de Florence. On peut voir dans le Moreri tout l’échafaudage généalogique qui a été dressé pour établir les temps fabuleux de cette maison. L’opinion commune, conforme à celle des contemporains, est que le connétable de Luynes étoit un fort petit gentilhomme. On peut voir aussi, sur les commencements de sa fortune, les Mémoires de Fontenay-Mareuil, tom. 50, p. 131, de la 1re série des Mémoires relatifs à l’histoire de France.
  3. Suivant le cardinal Richelieu, ce chanoine s’appeloit Guillaume Ségur, et Aubert ou Albert étoit le nom de la concubine.