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Quand on crut que Malte seroit assiégée pour la seconde fois, le marquis de Pisani, Timoléon de Cossé, et Strozzi, qui mourut depuis aux Tercères, se jetèrent dans la place comme volontaires.

Il avoit été fort galant ; on croit que ce fut un des premiers amants de mademoiselle de Vitry, depuis madame de Simier. Madame la marquise de Rambouillet, sa fille, avoit plusieurs lettres qu’elle lui écrivoit, mais par malheur on les a laissé perdre.

Il fut ensuite un des ambassadeurs pour l’absolution ; mais le pape Clément VIII ne voulut recevoir ni lui, ni le cardinal de Gondi.

Henri IV lui donna la cornette blanche à commander. Il le fit gouverneur de feu M. le Prince[1], qu’il venoit de déclarer héritier présomptif de la couronne, et lui dit que s’il avoit un fils, il le lui donneroit, mais qu’il lui donnoit celui qui devoit régner après lui, qu’il le prioit d’en prendre soin, que la France lui auroit l’obligation de lui avoir fait un bon roi. Le marquis avoit les appointemens de gouverneur de Dauphin, et ne logeoit point avec M. le Prince. M. de Haucourt étoit le sous-gouverneur ; mais la peste étant survenue à Paris, il eut ordre de le mener à Saint-Maur, où il demeura avec lui pendant deux ans. Et comme un jour ils étoient ensemble à la chasse, et qu’un paysan, auprès duquel ils passoient, se fut mis le ventre à terre, sans que le jeune prince le saluât, même

    étoient ou ses alliés ou ses meilleurs amis. « C’étoient le comte de Schomberg, le chancelier de Chiverny, et le marquis de Pisani, qui moururent tous trois en ce temps-là. » (Pag. 336 de l’édition d’Amsterdam, 1713.)

  1. Henri II, prince de Condé.