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Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 2.djvu/203

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paille de trique-billes. « Tenez, ma sœur, dit-il à madame de Puisieux, il ne me reste plus que cela ; faites-en votre profit si vous pouvez. »

On disoit qu’il étoit mort en tenant un chapelet de marrons pour tout chapelet, et que comme son confesseur lui représentoit qu’il faudroit rendre compte à Dieu, il l’écouta long-temps, et puis il lui dit tout bas à l’oreille : « Le diable emporte celui de nous deux qui croit rien de tout ce que vous venez de dire. » Comme on devoit encore les frais du service que l’assemblée du clergé lui fit faire, M. de Grasse (Godeau) disoit : « Pourquoi s’étonner de cela ? Tout ce qui se fait pour M. de Reims n’a pas accoutumé d’être payé. »




LE CARDINAL DE VALENÇAY.


C’étoit le frère de l’archevêque de Reims. À l’âge de treize ans, croyant que le maréchal de La Châtre l’eût mal conseillé au jeu contre le feu comte de Saint-Aignan, il prit un bâton pour le battre. On le voulut fouetter, il se sauva, et s’enfuit à Malte. Il y devint chevalier de Malte[1]. Il servit en France, et parvint à être l’un des douze capitaines des chevau-légers entretenus. C’étoit un original, comme vous le verrez par

  1. Achille d’Estampes Valençay, né en 1589, fut reçu chevalier de minorité dans l’ordre de Malte dès l’âge de huit ans. Nommé cardinal en 1643, il mourut à Rome le 16 juillet 1646.