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(1588). Cela est aisé à calculer ; cependant Julie eut la foiblesse de dire qu’elle s’étoit blessée, afin de ne pas passer pour si âgée. On en rit un peu. Madame Pilou[1] ne trouvoit nullement bon qu’elle eût dit cela. On a ouï dire céans[2] à madame de Montausier : « Quand j’étois en couches ce printemps. »




MADAME D’YÈRES[3],
MADAME DE SAINT-ÉTIENNE ET MADEMOISELLE
DE RAMBOUILLET.


L’abbaye d’Yères, à quatre lieues de Paris, ayant vaqué, madame de Rambouillet la demanda pour sa seconde fille. Le cardinal de Richelieu en avoit déjà disposé en faveur d’une parente de M. Des Noyers ; cependant on s’y obstina à cause de la proximité de Paris ; et, par la faveur de madame d’Aiguillon, on en vint à bout. S’ils eussent su le peu de satisfaction qu’ils en devoient avoir, ils n’y eussent pas pris tant de peine. Dès que l’abbesse fut installée, elle déclara

  1. Madame Pilou étoit une femme d’un caractère très-original à laquelle Tallemant a consacré plus loin un long article.
  2. C’est-à-dire chez Tallemant, auteur de ces Mémoires.
  3. Claire-Diane d’Angennes de Rambouillet, abbesse d’Yères, mourut le 19 mars 1669. Sa sœur Catherine-Charlotte d’Angennes, qu’on appeloit madame de Pisani, lui succéda. (Gallia christiana, tome 7, page 612.)