cusèrent d’être huguenots, et disoient : « Paulus genuit Augustinum, Augstinus Calvinum, Calvinus Jansenium, Jansenius Sancyranum[1], Sancyranus Arnaldum et fratres ejus. » D’ailleurs, les Jésuites, à qui il importe de faire un parti, ont poussé à la roue tant qu’ils ont pu, et se sont prévalus de tout ce qui est arrivé, comme de faire croire à la reine que la Fronde étoit venue du jansénisme[2].
LE MAISTRE (ANTOINE).
Un maître des comptes, nommé Le Maistre (Isaac), qui étoit originaire des Pays-Bas et fils d’un marchand linger de la rue Aubry-Boucher, épousa une sœur de M. d’Andilly. Ce bonhomme, sur la fin de ses jours, se fit de la religion. Toute la famille des Arnauld, catholique, se mit à le persécuter à tel point qu’ils lui imposèrent assez de choses pour le faire mettre à la Bastille. On a dit que c’étoit un extravagant et qui maltraitoit sa femme. Son fils même ne l’épargna pas, et ce pauvre homme mourut dans la persé-
- ↑ L’abbé de Saint-Cyran, qui a véritablement importé le jansénisme en France.
- ↑ Ce mot de Tallemant est le plus vrai qu’on puisse dire sur ce sujet. Les questions de jansénisme n’ont eu d’importance que celle qui leur a été donnée par les Jésuites. C’est surtout par ce moyen qu’ils acquirent une si grande autorité à la cour de Louis XIV. Sans eux ces disputes seroient restées dans les écoles, d’où elles n’auroient jamais dû sortir.