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mettre l’argent entre les mains de madame Marie, sa servante, que, depuis quelque temps, il appelle lui-même madame Marie. Elle le vole, lui a fait faire une déclaration que ses meubles ont été achetés de l’argent de cette fille, ce qui est faux, et a tiré de lui quelques promesses. Elle est maîtresse absolue ; on dit qu’elle prête sur gage. Sur ce qu’elle avoit dit qu’elle feroit donner le fouet à M. Conrart, pour maintes choses qu’il avoit dites contre elle, quelqu’un lui dit : « Il faudra donc qu’on le mette sur la charrette, car il ne sauroit marcher, il est trop goutteux. » Enfin, M. de Montausier, qui vouloit donner cent écus par an, voyant que la contribution ne pouvoit avoir lieu, s’avisa d’en parler à M. Colbert, à qui Ménage en parla aussi ensuite à la prière du bonhomme, et M. Colbert lui envoya une ordonnance de quatre cents écus dont il fut payé.

Les derniers ouvrages de Gombauld, qui ne sont pas les meilleurs, sont entre les mains de M. Conrart[1].

  1. Conrart a publié les Traités et Lettres de feu M. de Gombauld, touchant la religion. (Voy. plus haut la note 1 de la p. 385. Conrart est l’auteur de l’avertissement qui précède ces Traités. (Voyez la Notice sur Conrart à la tête de ses Mémoires, dans la deuxième série de la Collection des Mémoires relatifs à l’histoire de France, tome 48, page 25.)