plusieurs qui, à cause du grand papier et de la reliure, reviennent à dix écus et davantage, et cinquante qu’il lui a fallu donner encore et qu’il n’a point payés, il est constant que le libraire lui a donné deux mille livres, et depuis mille livres, quand, pour empêcher la vente de l’édition de Hollande[1], il en a fallu faire ici une en petit, parce que dans le traité il y a deux mille livres pour la première édition et mille livres pour la seconde.
Les observations du sieur Du Rivage fâchèrent fort la cabale, et M. de Montausier, en parlant à La Ménardière, qui s’est déguisé sous ce nom-là, dit, après avoir bien parlé contre cet écrit : « Que celui qui l’avoit fait mériteroit des coups de bâton ; » et il vouloit qu’on bernât Linière[2] au bout du Cours. C’est un petit fou qui a de l’esprit, et qui, je ne sais par quelle chaleur de foie, a fait des épîtres et des épigrammes contre M. Chapelain, devant et après l’impression de la Pucelle. Il y a une épigramme fort jolie qu’on lui a raccommodée ; la voici :
La France attend de Chapelain,
Ce rare et fameux écrivain,
Une merveilleuse Pucelle.
La cabale en dit force bien ;
Depuis vingt ans on parle d’elle :
Dans six mois on n’en dira rien.
C’est pour faire voir que beaucoup de gens en étoient