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grand personnage, lui a chanté pouille, et la cabale qui s’est formée chez l’abbé de Villeloin[1] contre Chapelain et lui, qu’ils appellent les tyrans des belles-lettres[2], lui a déjà donné quelque coup de griffe : voilà ce que c’est que de voir tant de gens, et surtout tant de jeunesse.




LA REINE DE POLOGNE[3],
SES SŒURS, SAINT-AMANT.


La reine de Pologne est fille de M. de Nevers, qui, sur la fin de ses jours, fut duc de Mantoue, et de mademoiselle de Clèves. Étant demeurée sans mère, son père la mit chez madame de Longueville, sœur de sa femme, et mère de M. de Longueville. On l’appela madame la princesse Marie, comme fille de souverain, quand son père parvint à la duché de Mantoue. Elle étoit belle.

  1. Michel de Marolles, abbé de Villeloin, infatigable auteur de mauvaises traductions ; mais dont les Mémoires, devenus rares, sont fort curieux ; Paris, Antoine de Sommaville, 1656, in-folio.
  2. Furetière, Boileau ; Linières a fait l’épigramme, on la lui a raccommodée. (T.)
  3. Louise-Marie de Gonzague, fille de Charles de Gonzague, duc de Nevers et de Mantoue, et de Catherine de Lorraine, naquit vers 1612 ; elle épousa en 1645 Uladislas IV, roi de Pologne, et en 1649, après la mort d’Uladislas, Jean Casimir, son frère, aussi roi de Pologne. Elle mourut à Varsovie le 10 mai 1667.