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voit dire qu’il ne faisoit que ce que l’autre vouloit. À la mort du duc, Du Dognon, qui étoit vice-amiral, quitta tout et s’alla saisir de Brouage et de La Rochelle. Les Mémoires de la Régence diront le reste.

Ç’a été un grand tyran. Il fit faire un balustre dans le chœur de l’église de Brouage, où il entendoit seul la messe. Pas une femme n’y eût osé entrer. On fermoit les portes de la ville quand il dînoit. Il avoit cent gardes montés comme des saint George, et rançonnoit fermiers et marchands. Grande maison, grand équipage, tout cela bien réglé, et point de désordre, pourvu qu’on fît tout ce qu’il vouloit.




LE MARÉCHAL DE LA MEILLERAYE[1],
ET LES SŒURS DE LA MARÉCHALE.


Le maréchal de La Meilleraye est cousin-germain du cardinal de Richelieu ; car la mère du cardinal, le grand-prieur et le père du maréchal étoient tous trois enfans d’un avocat au parlement de Paris, nommé La Porte, qui se disoit d’une bonne maison du Poitou, appelée La Porte-Vezins ; et voici, dit-on, comme cela arriva[2]. Une madame de Vezins avoit La Porte

  1. Charles de La Porte, duc de La Meilleraye, mort le 8 février 1664, âgé de soixante-deux ans. Son fils unique épousa Hortense Mancini, nièce du cardinal Mazarin.
  2. On lit des détails fort curieux sur l’avocat La Porte, grand-père