Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 3.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

legs pieux ; ils montent jusqu’à deux cent cinquante mille livres.

On ne dispute point ce qui est des taxes payées dont Le Cogneux rapporte les quittances ; on n’a garde d’accepter la communauté, car il est assez homme de bien pour faire pour un million de fausses dettes ; de sorte qu’il gagne, en comptant son préciput, six cent mille livres, sans l’habitation d’une maison de cinq mille livres de loyer. Elle donne deux cent mille livres aux deux aînés de sa sœur, à condition d’en faire dix mille livres de rente à leur oncle, Le Camus, homme ruiné, mais qui n’a que quarante-huit ans, et se porte aussi bien qu’eux ; de sorte que quand cet homme sera mort et le président Le Cogneux, la succession d’une femme si opulente pourra valoir quatre cent mille livres tout au plus ; mais c’est du pain bien long.

Au bout de six semaines, il se remaria avec la fille du feu marquis de Rochefort, beau-frère de la maréchale d’Estrées ; elle étoit veuve du comte de Carces[1].

  1. Jean de Pontevez, comte de Carces, grand-sénéchal, et lieutenant du roi en Provence. Marie d’Aloigny-Rochefort, sa veuve, remariée au président Le Cogneux, mourut le 13 mai 1675, et le président prit une dernière alliance avec une nièce du maréchal de Navailles, qui lui a survécu. (Voyez l’Histoire généalogique de la maison de France, t. 7, p. 617.)