deux jeunes, moururent misérablement après cela. Bassompierre n’a comme point payé cette charge. Il remit bientôt sur pied la meilleure table de la cour, et fit de bonnes affaires.
On lui a l’obligation de ce que le Cours[1] dure encore, car ce fut lui qui se tourmenta pour le faire revêtir du côté de l’eau, et pour faire faire un pont de pierre sur le fossé de la ville.
Il étoit encore agréable et de bonne mine, quoiqu’il eût soixante-quatre ans ; à la vérité il étoit devenu bien turlupin[2], car il vouloit toujours dire de bons mots, et le feu de la jeunesse lui manquant, il ne rencontroit pas souvent : M. le Prince et ses petits-maîtres en faisoient des railleries.
Sur le perron de Luxembourg, une dame de grande qualité, après lui avoir fait bien des compliments sur sa liberté, lui dit : « Mais vous voilà bien blanchi, monsieur le maréchal. — Madame, lui répondit-il en franc crocheteur, je suis comme les poireaux, la tête blanche et la queue verte. » En récompense, il dit à une belle fille : « Mademoiselle, que j’ai regret à ma jeunesse quand je vous vois ! »
Il dit aussi de Marescot, qui étoit revenu de Rome fort enrhumé, et sans apporter de chapeau pour M. de Beauvais : « Je ne m’en étonne pas, il est revenu sans chapeau. »
Comme il avoit une grande santé, et qu’il disoit