Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 3.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

âge et de son mariage, c’étoit lui mettre le poignard dans le sein. On changea ce commencement. Il avoit soixante ans et plus quand il se maria, et étoit si incommodé qu’il ne pouvoit dormir qu’en son séant. Il mourut de cette maladie pour laquelle on avoit fait la consultation.


NOTICE SUR MADAME DES LOGES,
TIRÉE DES MANUSCRITS DE CONRART[1].


Feu madame Des Loges avoit nom Marie de Bruneau ; elle étoit originaire de la province de Champagne, mais née à Sédan, où son père et sa mère étoient alors réfugiés durant les guerres de religion, environ l’an 1584 ou 1585. On n’a trouvé parmi ses papiers aucuns renseignemens qui marquent précisément ni le jour, ni le mois, ni l’année.

Son père étoit Sébastien de Bruneau, sieur de La Martinière, conseiller du Roi et intendant de la maison et des affaires de M. le Prince, et du roi de Navarre depuis le décès de ce prince. Sa mère avoit nom Nicole de Bey ; ils étoient tous deux d’une rare et haute vertu, et à cette cause tenus en une singulière estime par toutes sortes de personnes, et surtout par divers princes et autres grands, même par le feu roi Henri IV, du-

  1. Manuscrit 902, in-folio, tom. 10, pag. 113 de la bibliothèque de l’Arsenal. Cette Notice est écrite d’une grande écriture de femme ; elle a vraisemblablement été composée par une des filles de madame Des Loges. On trouvera des détails sur les manuscrits de Conrart dans la Notice qui précède ses Mémoires. (Collection des Mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, t. 48.)