Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 3.djvu/291

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que vous, lui dit-elle ; je l’ai vu tout nu ; » et sur cela elle lui conta toute l’histoire, et ajouta qu’après y avoir un peu rêvé, elle avoit trouvé que c’eût été une grande sottise à elle de lui accorder la dernière faveur ; que c’étoit un jeune garçon, beau, spirituel, et qui avoit des amourettes ; qu’elle s’en fût embrelucoquée (ce fut son mot) ; qu’il l’eût fait enrager, et qu’il l’eût peut-être ruinée, s’il eût été homme à cela. Il sut depuis que le jour même qu’elle le vit la première fois, elle commença à s’informer de sa vie et de ses connoissances. En effet, cette même femme, qui le lui avoit refusé à lui, l’accorda à un autre, à sa recommandation.

Ce Saint-Georges avoit aussi couché avec elle ; mais elle n’avoit pas sujet de craindre de s’embrelucoquer de ces deux messieurs. Pour Pec, ce ne fut que par intérêt au commencement, et depuis par reconnoissance. Aucun autre n’en a jamais rien eu par intérêt. Le premier président Le Jay lui offrit une assez grosse somme pour une fois ; mais elle s’en moqua, et disoit qu’elle ne faisoit cela que pour son plaisir.