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son frère d’Avaux. Il laissa sa charge de président au mortier à son neveu d’Avaux, à condition qu’il épouseroit une de ses filles ; il en a deux. La charge lui sera comptée pour quatre cent mille livres, et pour rien si sa fille ne le veut pas épouser. C’est pour conserver la charge dans sa famille, et M. d’Irval doit exercer la charge jusqu’à ce que son fils soit en âge. Ce fils est reçu en survivance, et je pense qu’il la laissera exercer à son père tant qu’il voudra. On l’appelle le président de Mesme ; il y a un dicton au Palais : De Mesme toujours de Mesme. Quand il parloit d’un conseiller qu’il estimoit : « C’est, disoit-il, un grand sénateur. » Il railloit M. d’Irval, son cadet, comme un écolier, et M. d’Avaux comme un avocat. Il avoit cent mille livres de rente en fonds de terre. La confiscation de Bussy, frère de sa première femme, tué par Bouteville, lui a valu quarante mille livres de rente. La veuve, qui est de Fossé, et qui a inclination pour l’épée, a donné sa fille en catimini à La Vivonne, fils de Mortemart.