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ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

Louis XV à fonder dans tout le royaume des écoles professionnelles gratuites, où, sous le couvert d’un soi-disant enseignement professionnel, on devait enseigner clandestinement au peuple la révolte et la sédition. Bertin, l’administrateur de la cassette royale, avait fini par se décider à couper court à ce complot. Il avait fait une enquête, et qu’avait-il découvert ? Toute une conspiration de colporteurs qui couraient les campagnes, et y vendaient, à des prix insignifiants, des ouvrages incendiaires dont on leur remettait gratuitement des quantités[1]. Des maîtres d’école étaient déjà même affiliés à la conjuration, et notamment dans les environs de Liège, où ils lisaient à des enfants, dans des réunions secrètes, des livres qu’on leur expédiait par ballots. Et ces maîtres d’école étaient précisément ceux qui, publiquement, à l’exemple de Voltaire, et comme par un mot d’ordre, accomplissaient leurs devoirs religieux avec la dévotion la plus démonstrative !

  1. Barruel, Mémoires, t. I chap. xvii.