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LA FRANC-MAÇONNERIE

Plus de vingt ans après, en 1789, entre les atrocités de la prise de la Bastille et celles des massacres d’octobre, un M. Leroy, lieutenant des chasses royales, s’écriait avec des sanglots, dans un dîner raconté par Barruel, et qui avait lieu chez M. d’Angevilliers, intendant des Bâtiments du Roi :

« J’étais le secrétaire du Comité à qui vous devez cette Révolution et j’en mourrai de douleur et de remords !… Ce Comité se tenait chez le baron d’Holbach… Nos principaux membres étaient d’Alembert, Turgot, Condorcet, Diderot, La Harpe, et ce Lamoignon qui s’est tué dans son parc !… La plupart de ces livres que vous avez vus paraître depuis longtemps contre la religion, les mœurs et le gouvernement étaient notre ouvrage, et nous les envoyions à des colporteurs qui les recevaient pour rien, ou presque rien, et les vendaient aux plus bas prix… Voilà ce qui a changé ce peuple, et l’a conduit au point où vous le voyez aujourd’hui… Oui, j’en mourrai de douleur et de remords… »

Et ce témoignage de Barruel, ces cris de