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10 LETTRES INËDITES laquelle je vous ay choisie entre une centaine que j’ay veûes à Naples, cmme la plus ample, la plus particuliere, et qui pourra principalement mieux qu’aucune autre vous resoudre les doutes que vous avés sur le vomissement des eaux que l’on pretend que cette montagne ait fait, sed de his alias.

Je vous envoye aussi le livre de M. Naudé qu’il m’a chargé de vous presenter de sa part, (1) et de plus vous

matin, le cratère s’affaissa, et recouvrit les pentes du Vésuve ainsi que la plus grande partie des plaines qui s’étendent de la base du mont à la mer.

(1) C’était sans doute le De studio liberli Syntagina qui parut à Urbin en 1633 (in 4°) et reparut à Rimini, en 1633 (in 8°). Je ne dirai rien ici de Gabriel Naudé qui figurera prochainement dans ma petite galerie des Correspondants de Peiresc. Je constaterai seulement que Bouchard et Naudé furent très-liés et je reproduirai un sonnet que le premier composa en l’honneur du livre du second Considérations politiqnes sur les coups d’Etat (Rome, 1639, in 4°). Voici ce sonnet qui jusqu’à ce jour semble être resté inaperçu :

A L’AUTEUR.

L’un s’esmerveillera de vous voir en jeunesse Déjà tout posséder ce que l’antiquité, Se travaillant sans fin dans son infinité A peine a sçeu tirer des trésors de sagesse.

Un autre admirera l’héroïque hardiesse, Dont voulant rétablir ici la liberté, Vous combattez si bien contre la fausseté. Mesme dedans la place où elle est la maistresse.

Bref dans vostre discours chacun admirera Une diversité des merveilles qu’il a ; Mais voici celle-là qu’entre autres j’ai trouvé :

C’est que sachant si bien le naturel des grands. Leurs maximes et leurs coups, vous soyez si long-temps Resté dans une vie innocente et privée.

          Jac. Bouchard, à Rome ce premier de l’an 1639.