Page:Tamizey de Larroque - Deux allocutions au sujet de Peiresc.djvu/11

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de votre compatriote, que je n’ai jamais connu un cœur plus noble et un esprit plus élevé. Par ses travaux personnels, qui touchent à tout, et par les travaux de ceux qui reçurent de lui ce que j’appellerai le coup d’aiguillon et le coup de main, c’est-à-dire l’excitation la plus électrique et la protection la plus généreuse, il a exercé sur son époque une influence des plus considérables et des plus fécondes. Il faut vénérer en lui un de ces hommes qui, à force de lumières, de zèle et de dévouement, font avancer non seulement la science, mais encore la civilisation, et devant lesquels on s’incline comme devant un bienfaiteur de l’humanité.

Mais un éditeur est toujours suspect de faiblesse et de partialité, et on le compare sans hésiter au poète qui fatalement porte aux nues son incomparable héroïne. Je ne louerai donc plus Peiresc moi-même et je me contenterai de vous parler d’une manifestation en son honneur qui le loue plus que toute parole. Vous avez deviné qu’il s’agit de la réponse faite en France et à l’étranger à l’appel publié sous ce titre : Pour Peiresc, S. V. P. Vous ne sauriez croire combien de témoignages d’admiration pour le grand Provençal j’ai eu le bonheur de récolter, venus de tous les points de l’horizon et accompagnés de mandats postaux qui représentaient les sommes les plus diverses, depuis la modeste pièce de vingt sous jusqu’aux séduisants billets de cent francs. Pendant plusieurs semaines, c’était pour moi, presque chaque jour, double fête, d’encaisser des offrandes et de savourer les exquis compliments adressés à mon héros et, par ricochet, à moi même.

Les hommages ainsi rendus à Peiresc, signés parfois des plus grands noms de la science, formeraient, s’ils étaient rapprochés les uns des autres,