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bon nombre même de doctes gens ne le connaissaient pas du tout. Le Dr Hamy n’a rien négligé pour mettre en pleine lumière la vie et les travaux de son obscur prédécesseur au Muséum. Il ne s’est pas contenté de consulter à Paris tous les imprimés et manuscrits qui pouvaient lui donner la moindre indication sur son héros : il a trouvé à la bibliothèque de Carpentras, en cet océan de manuscrits peiresciens — d’où tout plongeur est assuré de rapporter des perles — de précieux documents, des lettres adressées par Claude Nicolas du Fabri « à Monsieur Vespasien Robin, simpliciste du Roy à Paris, rue du Bout du Monde à la Teste Noire, près la porte Montmartre » et, plus tard, « au Jardin du Roy, au faubourg Saint-Victor ». De la correspondance du jardinier de Belgentier avec le jardinier de Paris, le célèbre académicien a tiré le meilleur parti du monde. Je voudrais, par une rapide analyse, donner à mes lecteurs une irrésistible envie de lire un travail fait avec autant de talent que de savoir.

Le nom de Vespasien Robin figure sur la plus ancienne liste des officiers du Jardin du Roy. Ce fut l’édit de mai 1635 qui le chargea de servir d’auxiliaire au fondateur-intendant de l’établissement destiné à la culture et à l’étude des plantes médicinales. Gui de la Brosse, un des médecins du roi Louis XIII, attendu que, selon le texte officiel, « ledict sr de la Brosse, qui avait tout le faix de la direction et culture dudict jardin, ne pourra y tous jours vaquer à faire la démonstration extérieure des dictes plantes ausdicts escolliers.[1] »

  1. Le Dr Hamy (p. 2, note 3) dit que cette nomination était due certainement à Guy de la Brosse lui-même, qui