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DOCUMENTS INÉDITS SUR GASSENDI.

trois précédentes, il fait représenter par ses compagnons (fesant aussi son personnage) quelques fois des petites comédies et tragédies[1].

1607. — Aagé de seize ans.

Il s’en retourne à Champtercier, son village, et là estudie à soy.

Descendant un escallier de bois, il glisse et se desmet le pied droit près la cheville[2], où au moindre froid, il y sent douleur, et il a fallu tenir cette partie là plus chaudement que l’autre.

1608. — Aagé de dix-sept ans.

Il continue d’estudier en son particulier au village.

1609. — Aagé de dix-huict ans.

Il va estudier en philosophie à Aix sous le Père Fezaye, Carme[3] qui mourut comme nous estions à Aix l’an 1649.

1610. — Aagé de dix-neuf ans.

Il continue d’estudier en philosophie.

1611. — Aagé de vingt ans.

Il estudie en théologie sous le mesme père Carme.

Il alla aussi escouter M. Raphaelis, professeur en théologie à Aix[4].

1612. — Aagé de vingt et un ans.

Il s’en va à Digne et est principal du collège[5].

Voilà l’oraison qu’il fit aux Messieurs de la ville à son commencement, etc.[6].

1613. — Aagé de vingt-deux ans.

Il continue d’enseigner à Digne.

1614. — Aagé de vingt et trois ans.

Il continue d’enseigner à Digne.

Il prend les quatre (ordres) mineurs et le sous-diaconat de Jacques Martin, évêque de Senez[7].

  1. Bernier (Préface de l’Abrégé de la philosophie de Gassendi nous avait déja appris qu’il composa (1604) des espèces de comédies mêlées de prose et de vers que les jeunes écoliers récitaient au carnaval dans la maison des principaux de la ville. La date 1604, adoptée par Bougerel, doit, comme on le voit, être changée en celle de 1606.
  2. Cet accident a été passé sous silence par les biographes qui ont été le mieux instruits des circonstances de la vie de Gassendi. On a prétendu (Taxil, Bougerel, etc.) qu’à seize ans Gassendi obtint au concours la chaire de rhétorique de Digne, mais cela paraît plus que douteux.
  3. Bougerel a déjà rectifié l’erreur de Sorbière qui avait fait du P. Philibert Fezaye un cordelier. Bougerel a emprunté quelques renseignements sur ce religieux (natif d’Avignon) à l’Histoire d’Aix de Pitton. Savait-on que ce savant théologien mourut à Aix en 1649 ? En tout cas, Sorbière le croyait déjà mort vingt-cinq ans auparavant.
  4. Bougerel l’appelle (p. 7) M. Raphelis et lui donne Gassendi pour élève dès 1609. La chronologie des présents mémoires me paraît plus sûre.
  5. Je ne trouve cette particularité nulle part ; il paraît pourtant difficile de ne pas l’admettre.
  6. Il faut regretter que l’oraison ne nous ait pas été donnée dans le manuscrit 12270. car elle n’a pas été certainement conservée ailleurs.
  7. Senez (aujourd’hui chef-lieu de canton du département des Basses-Alpes, arrondissement de Castellane, à 30 kilomètres de Digne) fut jusqu’à la révolution le siège d’un évêché suffragant d’Embrun. Jacques Martin occupa ce siége de 1601 à 1623.